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Amour
Nadia El Ouni
J’allais commencer mon article par donner ma définition personnelle de l’amour, au prix de m’attirer les foudres d’Eros et de ses partisans terriens. Et puis je me suis dite pourquoi m’aventurer, moi, sur un terrain aussi glissant alors que je peux amicalement vous y laisser glisser tous seuls comme des grands.
Suivez-moi !
A-t- on réellement besoin d’amour pour se sentir « entier » ?
La fameuse question qu’on n’arrêtera jamais de se poser.
Dans son ouvrage sur l’amour « Le Banquet », Platon nous livre à travers le discours d’Aristophane, le mythe des humains doubles ou entiers. Selon ce mythe, l’être humain, jadis, aurait été formé d’une sphère avec quatre mains, quatre jambes et deux visages sur une tête unique, quatre oreilles, deux sexes, etc. Dotés d’une grande force et d’un orgueil démesuré, ils se seraient attaqués aux Dieux. (humain humain ! aussi con même avec deux cervelles). Zeus se serait mis dans tous ses états ( bein naturellement ). Et il aurait décidé de les punir en les coupant en deux. Il aurait ensuite demandé à Apollon de retourner leurs visages et de coudre le ventre et le nombril du côté de la coupure.
Perdus, depuis, les moitiés se cherchent …
Tout un mythe invoquant cieux et dieux pour pouvoir nous justifier à nous même notre sentiment d’ « incomplétude » !! Pourtant ce n'est pas si sorcier.
On est incapable de s'aimer soi-même ! Jamais assez ! Jamais comme on voudrait être aimé! ( coucou les narcissiques ). L'amour est basé sur des suggestions, des interprétations, des intuitions. L'amour se nourrit d'imaginaire. Nous, on se connait un peu trop... un peu de trop. On n’a que des certitudes envers nous-mêmes. Des certitudes qu'on acquiert au fil du temps et qu'on finit par accepter après vaine révolte.
Reste, on se veut mieux .. on se veut meilleur.. On se veut plus beau plus intelligent plus vivant... L'insatisfaction est humaine !
On pourrait travailler là-dessus.. fournir l'effort.. tenter de devenir réellement meilleur mais non ... trop d'énergie dépensée.. On cherche alors la solution miracle qui ne nous coûterait rien mais coûtera tout. On cherche le miroir magique qui nous dirait qu'on est déjà mieux .. qu'on est déjà meilleur... qu'on est le plus beau... qu'on a le plus beau sourire du monde .. qu'on a les plus beaux yeux de l'univers ... Naturellement, les miroirs, il y en a à la pelle mais rares sont ceux qui répondent à l'appel «Miroir miroir ! Dis-moi qui est la plus belle ! » .. plus rares encore sont ceux qu'on croit sur « reflet ». Traduction : on a besoin d’un miroir mais pas n’importe lequel !
(Oups .. finalement c'est un tout petit peu « sorcier»)
Maintenant si on admet qu'on a juste besoin d'être aimé, qu’on est très économe en énergie et qu’on n’a pas vraiment trop envie de nous fatiguer, pourquoi aimons-nous alors ?
Parce qu'on n'est pas bête, en tout cas pas à ce point. On connait bien la loi du marché et on sait très bien qu'on n’a rien pour « rien». Tout est offre et demande… Tout a un prix. Même en amour, on n'a finalement que ce qu’on paye pour. Et on a fini par se rendre compte que la monnaie universelle qui «achete» l'amour ne peut être autre que l'amour. Oui mesdames et messieurs, il n'y a strictement rien de généreux à aimer.
Inutile de vous rappeler alors que l'amour aveugle, altruiste et généreux, denier de la veuve, qui n’attend rien en retour n’est que mythe ou maladie ( googlez ; Syndrome d’Adèle).
Naturellement, jeunes immatures et fauchés, on est tenté par les bons plans, les amourettes «en solde», les cœurs en liquidation. Puis on grandit et on se rend compte que ça ne rassasie par notre faim et ne nourrit pas notre égo. On dépense alors plus. On investit plus ... on se donne cœur et âme. On aime plus…
On s’endette envers nous-mêmes, on se consomme …
Et comme tout investissement, on n'en sort pas gagnant a tous les coups.. On se retrouve souvent ruiné, paumé, besogneux, déboussolé, fragilisé et encore plus incomplet qu'on ne l'était...
On se promet alors de ne plus refaire la même erreur.. on se jure de ne plus aimer de ne plus rien donner... jusqu'au jour où on crie famine .. on court faire nos courses .. et rebelotte ... (oups i did it again).
"Bref.. j'ai faim"
Nadia Elouni