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Entretien avec un salafiste (4)
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Par Faten Chabir : Réflexion faite, je me suis précipitée pour continuer ma phrase, tout en essayant d'ignorer, voire même oublier sa réaction faciale: "nous sommes bien d'accord sur le fait que le Coran (ce livre sacré) est écrit dans une langue et une perspective universelle ?! H, tu es bien d'accord avec moi si je te dis que Dieu sait tout, le passé, le présent et le futur ?!" Il hocha la tête d'un air de doute, en signe d'approbation, comme s'il était déstabilisé, craignant ce que je lui dirais...
Pendant ce moment de silence je n'ai pas cessé de le fixer. Peut être avais-je envie de profiter de ce moment pour le déstabiliser encore plus et le pousser à bout... Un sentiment de gêne m'envahit; il commença à me faire sentir son embarras... Il fallait bien que je fasse appel à ma bonne fée! Que l'inspiration soit mon alliée! Ainsi soit-il!
D'un air perdu, je me lançais: "Je me sens réellement dans une impasse, un flux énormes d'informations contradictoires! je ne sais plus qui "croire"! vous (qui appartenez à ce même courant de pensée) vous ne parlez pas le même langage... tu me disais "le retour vers le Kitâb, ne veut en aucun cas dire (...) ne plus avoir à regarder la télé ou même d'utiliser Facebook", alors que d'autres disent que Internet, par exemple, est une Hérésie des hérésies diaboliques (بدعة من بدع الشيطان) " !
Evidemment il ne m'a pas répondu sur le champ. Et pendant que je le laissais réfléchir, je me suis aperçue qu'il y avait deux hommes derrière lui, qui suivaient notre discussion avec intérêt. D'un clin d'œil discret, l'un d'eux me fit signe accompagné d'un sourire rassurant (du genre, Mademoiselle ne vous inquiétez pas je suis là).
Comment pourrais je vous décrire ce sentiment qui m'a envahit! Nous sommes un peuple uni malgré nos différences, un peuple qui -malgré sa nature quelque part égocentrique- garde en lui, l'arme originelle, une arme qu'il utilise là où il faut, au moment où il faut: la Fraternité et la Loyauté!
Durant ces dix secondes, je vécus une euphorie proprement dite, que je qualifierais même de crise d'extravagance totale, et j'irais plus loin dans mes dire, en me comparant à celui qui ne croit pas à l'amour, et qu'un jour, il choppe le syndrome du "troublé par un inconnu". Avec le recul, je me rends compte que cet état n'est du qu'au stress auquel j'étais confrontée, à cet état de 'non moi' auquel je devais jouer.
Emue, je repris mes esprits, juste au moment ou H sort de son silence pour me lancer les arguments qu'il croit fondateurs de ses positons...
Entretien avec un salafiste : Partie 5
par Faten Chabir
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