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Entretien avec un salafiste (2)
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Par Faten Chabir : Son premier cri commença à sa naissance, comme tout nouveau-né, cette expression de son premier souffle devait rappeler le changement rustre pour que cet enfant puisse s’adapte à ce nouveau monde, un monde qui, pour lui, ne sera que misère…
Effectivement, depuis, il vécut dans l’un des quartiers les plus démunis de Tunis : cité Ettadhamen. Il n’a pas fait vraiment d’études, il en a fini dès qu’il a appris à lire et à écrire, chose qui lui a permis de trouver des petits boulots jusqu'à ce qu'’il se trouve à travailler comme vendeur de légumes.
C’est à ce stade de sa « pénitence »qu’il a commencé à me parler de ses soucis financiers, surtout par rapport à son petit commerce et les répercussions de l’inflation sur sa vie et la vie du peuple tunisien...
« Je travaillais le jour, et je me saoulais la nuit !!! Ce que je gagnais pendant la journée, la nuit l’emportait… Et le soir, dès que je mettais ma tête sur mon oreiller, on dirait que les démons me hantaient ! » me dit-il. Il avait du mal à dormir, sa conscience n’était pas tranquille et son « âme ne pouvait atteindre la paix ».
« Et c’est normal ! » s’exclamât-il un moment pour reprendre « je ne faisais que du ‘H’ram’ ( à toi d'imaginer le reste)!!! ».
Il a fallu que la révolution naisse pour que H commence à fréquenter un groupe de jeunes hommes qui se disent religieux… C’est ainsi qu’il a appris à faire la prière, à lire le coran et surtout comprendre la Chariâa, bref, se munir de la parole de Dieu et l'honorer dans le but d’accéder au pardon et à la miséricorde.
« Il faut appliquer la Chariâa, la loi de dieu à la lettre ! » a-t-il ajouté, « la Constitution tunisienne (dostour) ne peut être une loi qui organise la société et qui tranche entre les Hommes ». Autrement dit, c’est le Coran, le livre sacré qui doit indispensablement être « le juge ».
Selon ses dires (ce qu’on lui a appris), « la Constitution n’est que le fruit d’une main humaine, créée par Dieu, le Tout Puissant ». Cette Constitution n’est autre que de l’expiation « takfir (تكفير) »; « qui sommes-nous devant la grandeur de Dieu et du prophète Muhamed (Que la grâce et le salut soient sur lui) pour se vanter d’établir une loi juge pour la gente humaine ? » .
Je l’ai senti très convaincu au point d’être catégorique la dessus : il ne fallait pas le discuter sur ce point. Mais quelque part, mon caractère de ‘rebelle’ voulait prendre le dessus. Négociation faite, j’ai laissé échapper une partie de cette envie de le provoquer pour pouvoir assouvir mon ‘caprice’ et mieux pénétrer cette logique, cette vision dotée d’une idéologie différente. Je voulais comprendre jusqu’où avait été lavé son cerveau, quels sont les points, sur lesquels, ils ont pu jouer, pour que ces salafistes puissent convertir leurs versions « pratiquales » -si j’ose dire- de la religion, et manipuler ces jeunes Hommes vulnérables, et miséreux...
Entretien avec un salafiste : Partie 3
par Faten Chabir