Le ministère de la femme et de l'enfance réagit

Fermeture d'un jardin d'enfant en Tunisie

L'abominable affaire de viol de la fillette qui a secoué l'opinion publique et la société civile n'a pas laissé de marbre les responsables de l'enfance dans le gouvernement. Nous avons voulu revenir sur deux réactions officielles dont la conférence de presse accordée par Madame Sihem Badi, la très contestée ministre des affaires de la Femme, de la Famille et de l'Enfance.

 

La ministre a dressé un bilan sur les dépassement enregistrés et sur les avis adressés aux délégués de l'enfance sur tout le territoire. Nous aurions pu et voulu croire que la ministre essayait de se justifier et de se défendre, mais les déclarations de Faouzia Jabeur, directrice générale au ministère chargée des affaires de l'enfance sont aussi alarmantes que le(s) drame(s) qui sont à l'origine de tout cette polémique.

 

 

Lors d'un entretien accordé à nos confrères d'Assabah News, Madame Faouzia déplore un manque flagrant de coordination avec le ministère de l'intérieur. Le problème est bien récurrent, d'autant plus quand on revient sur le triste phénomène des "jardins" d'enfants dits coraniques qui ont tourné le dos à la loi et aux règles pédagogiques fondamentales. Nous avons parlé de cette affaire il y a des mois, nous sommes désolés de constater aujourd'hui que le gouvernement manque cruellement de pouvoir, de volonté et d'unité quand il s'agit de défendre la dignité de nos enfants, que dire des droits de femmes... qui divisent malheureusement notre société depuis plus de 2 ans. 

 

D'autre part, nous avons appris que le ministère de tutelle n'a pas l'habilité de fermer un jardin d'enfant. La procédure en vigueur stipule que le gouverneur est le seul responsable d'exécuter un avis de fermeture émanant du ministère; or certains gouverneurs ignorent les décisions du ministère prétextant que ces institutions dont la situation est irrégulière font vivre des familles. Quelle serait la bonne position à prendre dans un tel cas ? Faut-il privilégier les droits des familles à préserver leur revenu tout en mettant en péril les droits des générations à venir ?

 

A cause de cette indécision qui prévalait depuis 2007 voire même avant d'après Madame Faouzia, nous allons continuer à voir pousser des jardins d'enfants défiant la loi. Dans un pareil état des choses, les parents sont les seuls responsables, toujours selon Mme Faouzia, responsable dans un ministère non pas incompétent, mais quasi impuissant. Pourrions-nous compter sur la conscience et la vigilance de tous les parents ou serons-nous condamnés à relire ces histoires odieuses ?

 

 

Le ministère de la femme et de l'enfance réagit