Un 18 mai 2012
Par Sarah Maiana Riachi : C’était le vendredi 18 mai, le soir ou j’ai été moi-même victime d’agression policière assez violente. Je n’avais pas l’intention de révéler ce qui s’est produit au grand jour mais les témoignages de mes compatriotes Rym el Benna et Raafa Ayadi, m’ont encouragé à sortir de mon silence et relater l’humiliation que j’ai subie ce soir là.
À environ 8h du soir j’étais à la Marsa, au Plaza avec des amis célébrant l’anniversaire d’un copain de longue date. Tout s’est très bien passé et on a réellement passé un agréable moment. Comme la soirée a été plutôt courte, on a songé, moi et de deux amis, à aller faire un tour au Plug, toujours à la Marsa.
A notre arrivée au Plug, les policiers nous ont rudement arrêtés. J’ai cru que c’était juste pour un simple contrôle, quand tout à coup, l’un des flics s’approche de ma fenêtre et dit : « lella trabreb alina ? haya ahbet mel karhba mela to nwarik itrabrib kiféh ! » Mes amis et moi étions pétrifiés et choqués, sachant très bien qu’aucun gros mot n’est sorti de ma bouche. On ne comprenait absolument rien. Ils m’ont alors embarqué dans leur van, et ils m’ont faire subir une sorte de torture mentale ! Pour moi, et mes amis c’était la terreur !
Le même flic qui m’a demandé de descendre de la voiture avance vers moi, et chuchote ces quelques mots dans mon oreille, tout en ayant les mains « baladeuses » : « kiféh tofla za**** kifik aux yeux bleus t9oul klém kima haka ? aya theb nhezouk maana tbét bahthéna fi bich bich ?= bouchoucha » Et là j’ai eu littéralement la peur de ma vie. J’ai répondu, submergée de peur, et en ayant les larmes aux yeux : « crois moi je ne sais pas ce que vous avez entendu exactement mais je ne vous ai pas insulté voyons ! Pourquoi je le ferai ? Je ne vous ai même vus arriver d’ailleurs ».
Son coéquipier criait : « Mais qu’est ce que tu attends putain ! kalém idawreya 9olhom fama wahda tseb fina witsama3 fina fel klém fi 7alet sokr khali ykarftoha » Et pendant tout ce temps là mon ami négociait avec eux, et mon autre amie était dans la voiture, complètement terrifiée et bousculée. L’autre qui avait encore ses mains sur moi, m’a confessé en toute bassesse et vilénie : « éna tawa nghazil alik 9atous taaref aléh ? khater 3arast lbérah wkén fi béli fama tofla mizyéna kifik rani ma3arastech ! ama haw bch nsaybouk mouch naamlou rwehna marina chay wmasma3na chay ! midilna hwija et on vous laissera partir saine et sauve. » Bien sur je l’ai fait en pensant ils m’ont bien laissé partir sauve oui mais pas pour autant saine. on est finalement parti au Plug comme prévu mais je ne pouvais guère m’amuser et c’était compréhensible. J’étais encore secouée et sous le choc. D’ailleurs tout le monde me posait la même question : « Sarah qu’est ce que t’as ? T’as pas l’air bien ? Qu’est ce qui ne va pas ? Cela a été un cauchemar, et croyez moi ça m’as pris un bon bout de temps pour m’en remettre.
Ce témoignage a été publié par son auteur sur Facebook, sur cette adresse.