Suis-je assez solide pour tout gérer ?

 Par Aida Cherif :
maman-fatiguee
Hommage à toutes les femmes, les mamans, les mamies et toutes celles qui se plient en quatre pour les autres... Suis-je assez solide pour tout gérer ?

 

 

La question que se posent toutes les femmes ou presque, une question existentielle en apparence mais en réalité c’est une question de toute une vie, l’histoire d’un combat au quotidien, d’une lutte sans merci entre la femme et la vie, tout est fait pour que cette guerre et cette bataille ne finissent jamais, à peine sortie d’un tracas, la voilà affrontant un autre avec autant de courage et de bonnes intentions.

 

 

 

Ainsi, les jours passent, les mois, les années et toute une vie qui défile devant ses yeux sans qu’elle ne puisse savoir si elle a été assez solide pour gérer tout ça, si elle a été parfaite et si elle a réussi la mission de sa vie.

 

 

Il faut savoir mesdames que quand on est femme, il nous est demandé plus, il nous est interdit de prononcer le mot fatigué et il nous est recommandé de ne jamais  baisser les bras et de garder toujours les yeux sur les épaules pour anticiper en cas de coup dur de la vie.

 

 

Je crois que toutes les femmes ont vécu les coups durs et les coups bas ,  quand c’est pas une crise financière  qui s’abat sur la famille et qui oblige la femme à s’organiser pour tout assurer dedans comme dehors, c’est forcément  de la servitude au sein de la famille, et , quand c’est pas ça eh bien c’est une trahison  conjugale destructrice qui s'écroule sur sa tête et anéantit tous ses espoirs et ses rêves et l'installe ainsi dans ce cercle infernal, " où avais je failli, c'est forcément moi la coupable dans tout ça" et toutes ces questions qui font planer le doute existentiel qui tue à petit feu, le septième ciel c’est quand il y a tout ça à la fois et vient se rajouter de la violence verbale et/ou physique. C’est vous dire : Ô ! Combien nous souffrons toutes les secondes de notre si chère vie qui nous coûte vachement.

 

 

 

maman-activeQuand on est femme, notre moteur pour mieux servir les autres c’est la culpabilité, on est géniale dans ça, nous excellons même, à longueur de journée, à vouloir satisfaire aux moindres désire et caprice de toute une maisonnée avec ce sentiment de « peut-être c’est pas assez, il faudra faire plus et mieux » souvent on tourne en rond avec des idées plein la cervelle et des journées trop courtes pour tout faire pour tout le monde, on est les premières à nous lever du lit et les dernières à le rejoindre, cela ne nous empêche pas de cogiter,  une petite heure avant que le marchand de sable ne vienne nous achever ,  si pour le lendemain il faudra faire ceci ou cela pour lui ou pour elle bref un tas de planifications, de projets d’actions diverses à mettre en ordre à peaufiner pour exécuter de façon rapide et efficace .

 

 

Oh lala !! Vous imaginez un peu, nos mamans, nos mamies et toutes ces femmes qui se pliaient, se plient toujours d’ailleurs en quatre ? elles ont été comme cela pendant des décennies sans jamais se plaindre,  devant nous leur sourire était  comme cette baguette magique avec laquelle nous nous sentons en sécurité, heureux, satisfait et souvent un peu trop ingrats face à leurs œuvres immenses et leur don de soi sans limites .

 

 

Savez vous mesdames et messieurs, qu’une femme, trompée, bafouée et violentée doit garder la tête froide, les yeux sur les épaules, le sourire aux lèvres et surtout toute sa santé pour poursuivre son œuvre au quotidien ? Eh oui, cela semble facile, juste des mots, même très fort, ça demeure néanmoins du simple vocabulaire mais retournons nous vers la vie dans ces mots, comment une femme peut-elle vivre dans sa chair, son âme et son esprit les affres de tous ces mots réunis ? La patience, la générosité et la grandeur de son âme font que cet être humain montre une force miraculeuse  dans les pires moments de sa vie, dans ses immenses souffrances et au sein même de sa douleur enfouie.

 

 

Suis-je assez solide pour affronter tout ça à la fois ? Aujourd’hui, nous, femmes actives, modernes, avec des aspirations autres que l’ambition familiale générale, sommes nous à égalité dans la solidité de nos mamans, nos mamies et toutes nos arrières grand-mères ?

 

 

Moi-même, je ne saurais répondre à une telle question tant notre présent est vécu souvent de façon rationnelle, pragmatique et souvent dénudé de cette touche dont sont expertes nos ainées.

 

 

Nous sommes certes capables de faire comme nos mamans et nos ainées en général mais viennent se rajouter à tout cela ce côté du « MOI » l’on se dédie, l’on donne de soi et l’on se plie en quatre mais cela sous des réserves et bien conditionné  car le « MOI » ressort à chacune de nos actions, notre culpabilité est plutôt axée sur le temps réparti pour les autres, il ne faut pas qu’il dépasse le temps qu’on aimerait avoir pour nous, c’est une vraie bataille au quotidien .

 

 

Mesdames, vous n’êtes pas moins sensibles ni dépourvues d’instincts maternels semblable à  vos ainées, mais vous êtes tout simplement plus éclairées, plus ouvertes sur le monde et plus préoccupées par l’extérieur, vous êtes plus intéressées par ce qui se passe autour de vous que par ce que vous faites chez vous et cela ne devrait en aucun cas vous pousser à culpabiliser car plus votre intérêt pour l’extérieur s’accentue plus vos actions chez vous sont efficaces sur le long terme.

 

 

Les femmes, où qu’elles soient, d’où qu’elles viennent, pour mener à bien et sans relâche leur mission, elles y  laissent souvent leur chair, leurs âmes et leurs esprits, elles donnent la vie et elles l’entretiennent toute leur vie.

 

 

Les femmes où qu’elles se trouvent, d’où qu’elles viennent, se ressemblent presque en beaucoup d’images dans leur vie quotidienne, ce quotidien mortel que la femme ravive par des gestes simples mais  qui  jaillissent de ses entrailles le plus souvent, devant les femmes, grands et petits doivent se plier en quatre  au quotidien pour leur rendre cet hommage qui leur revient de droit tant elles le méritent.

 

 

A toutes les femmes, les mamies, les mamans et toutes nos aînées qui ont su par leur savoir faire au quotidien nous transmettre cette force et ce courage pour outrepasser les coups durs et les coups bas de la vie.

 

 

 

 

 

Suis-je assez solide pour tout gérer ?