Mon sacrifice, ma folie
Myriam Essoussi
J’adore ce genre d’homme tellement viril et difficile, celui qui ne fond pas devant chaque F renfermant la féminité, un homme qui ne se prosterne que devant son Dieu et qui ne se met à genou que devant sa maman. Un homme qui n’oubli son orgueil que devant ma pudeur et qui partage sa douceur qu’avec une seule femme. Un homme qui se contrôle et qui fait de ses principes un sanctuaire de sincérité.
Un homme que je ne partagerai jamais ! J’aime sa colère qui fait trembler les terres sous les pieds des plus faibles, j’aime son ton qui se hausse mais qui garde son calme malgré tout comme si les chaines de ses principes le retenaient de toutes leurs forces, son regard vif perçant sombre et tellement profond et si froid, sa bouche qui reste silencieuse et sa main en poing comme si il englobait le gout amer de ce monde en une seule main. Il est magnifique quand il ne fait pas semblant. Il était rongé par son agressivité au point d’en être adorable.
Tellement dévoré par les remords, les regrets et la souffrance qu’il en frôlait les limites du romantisme. Peut-être étais-je sadique de trouver de l’amour dans sa distance et de ressentir de la compassion dans ses regards sombres, vifs et intolérants. Une alchimie, une attraction incontrôlable m’attirais vers cette attitude abstraite, avide, lugubre mais remplie d’une infinité de mots que seules les âmes les plus détruites pouvaient déchiffrer. Triste, certes ! Mais tellement magnifique. Qui tomberait amoureux de ce genre d’homme ? Personne !! J’en étais raide dingue, je savais être condamnée et j’en étais satisfaite…
On me demandait souvent :
-il est comment ? Gentil ? Adorable ? Doux ?
-il est tout sauf ça, il est perturbant quand il pose son regard sur moi, il est d’une bêtise indescriptible, il dégage une chaleur étouffante, il a une poignée de main tellement apaisante et frustrante à la fois, son autorité dépasse mes compétences mais me rend tellement indépendante, son orgueil une avalanche de désir m’arrachant à mes principes, sa souffrance une exquise touche de douceur dans cette mare de sadisme, sa voix une mélodie vibrante, tellement déconcertante et farouchement déstabilisante. Il est tout sauf gentil, il est finement troublant et curieusement délicieux. Le monde se résumait aux deux paumes de ses mains, à son regard déshabilleur et au sacrifice qu’il représentait … oui c’était ainsi que je choisissais mes amours, un sacrifice ; un grand risque et aucune garantie…
Myriam Essoussi