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L’intelligence

lettre-amour-tunisieWejden Chetouen

 

L’intelligence n’est pas l’instrument le plus subtil,le plus puissant,le plus approprié pour saisir le vrai,ce n’est qu’une raison de plus pour commencer par l’intelligence et non par intuitivisme de l’inconscient,par une foi aux pressentimets toute faite.


C’est la vie qui, peu à peu, cas par cas,nous permet de remarquer que ce qui est le plus important pour notre cœur,ou pour notre esprit,ne nous est pas appris par le raisonnement, mais par des puissances autres. Et alors, c’est l’intelligence elle-meme qui,se rendant compte de leur supériorité abdique,par raisonnement, devant elles,et accepte de devenir leur collaboratrice et leur servante.

 


C’était bien en effet toutes les inquiétudes éprouvées depuis mon enfance qui ,à l’appel de l’angoisse nouvelle,avaient accouru la renforcer s’amalgamer à elle en une masse homogène qui m’étouffait.


Certes,ce coup physique au cœur que donne une telle séparation et qui par cette terrible puissance d’enregistrement qu’a le corps,fait de la douleur quelque chose de contemporain à toutes les époques de notre vie ou nous avons souffert, certes ce coup au cœur su le quel spécule peut-etre un peu celle qui désire donner au regret son maximum d’intensité.


Mes mots prononcés mensongèrement pour ne pas, par fierté, avouer que j’aimais !


Il y a dans notre ame des choses auxquelles nous ne savons pas combien nous tenons. Ou bien,si nous vivons sans elles,c’est par ce que nous remettons de jour en jour,par peur d’échouer, ou de souffrir, d’entrer en leur possession.


Je sens parfois qu’un prompt départ vous éloigne de moi, aurais-je perdu tout le soin de ma gloire ?
Loin de moi, tes malheurs te prétaient encor de nouveaux charmes, et mon moi me parut encore plus nul,de le voir déjà comme quelques chose qui n’existe plus, comment pourrait-il etre difficile de sacrifier à celui vers lequel notre pensée est constamment tendue ( celui que nous aimons) de lui sacrifier cet autre etre auquel nous ne pensons jamais : nous meme ?


Loin de toi,que le jour est lent à mourir par ces soirs démesurés de l’été ! à ces moments ou mes grandes peurs sont mon plus juste et plus cruel chatiment de l’oubli si total, paisible comme ceux de cimetières,par quoi nous nous sommes détachés de ceux que nous aimons plus, que nous entrevoyions ce meme oubli comme inévitable à l’égard de ceux que nous aimons enocre.


Je pensais avec désespoir à tout ce tégument de caresses, de baisers,de sommeils amis, dont il faudrait bientôt me laisser dépouiller pour jamais. L’élan de ces souvenirs si tendres,venant se briser contre l’idée qu’elle était morte.


Je pensais toujours à ces soirs de janvier ou il venait , et qui par là m’vaient été si doux, me souffleraient maintenant dans leur bise aigre une inquiétude que je ne connaissais pas alors,et me rapporteraient , mais devenu pernicieux, le premier germe de mon amour, conservé dans leur gelée.


Quand je pensais que reviendraient des soirs pareils à ce soir,à ce soir de pluies ou j’avais vainement, toute une partie de la nuit,attendu Houssem, alors, Moi comme une malade se plaçant la tete sur sa poitrine … moi à ces moments moralement, ce que je redoutais encore le plus,pour mon chagrin,pour mon cœur, c’était le retour des grands froids sans les nuits de la Soukra, et je me disais que ce qu’il y aurait de plus dur à passer ce serait peut-etre toujours l’hiver après que tu est recruté maintenant !


On n’est que par ce qu’on possède, on ne posséde que ce qui vous est réellement présent,et tant de nos souvenirs,de nos humeurs,de nos idées partent faire des voyages loin de nous-memes, ou nous les perdons de vue !?


Alors nous ne pouvons plus les faire entrer en ligne de compte dans ce total qui est notre etre.


Les changements de l’atmosphère en provoquent d’autres dans la femme intérieure, réveillent des moi oubliés , contrarient l’assoupissement de l’habitude , redonnent de la force à tels souvenirs,à telles souffrances .


Je pense toujours qu’en perdant la vie je n’aurais pas perdu grande chose ; je n’aurais plus perdu qu’une forme vide, le cadre vide d’un chef-d’œuvre . Indifférente à ce que je pouvais désormais y faire entrer, mais heureuse et fier de penser à ce qu’il y avait contenu, je m’appuyais au souvenir de ces heures si douces, et ce souttien moral me communiquait un bien-etre que l’approche meme de la mort n’aurait pas rompu.


Car les etres ont un développement en nous, mais un autre hors de nous.


L’évolution de notre amour avait été rapide,et , malgré quelques retardements, interruptions et hésitations du début, comme dans certaines nouvelles de Balzac ou quelques ballades de Schumann,le dénouement rapide !

Or ce Houssem si nécéssaire,de l’amour de qui mon ame était maintenant presque uniquement composée, et dans ces joues sensuelles toutes les deux un regard dont on saisissait difficilement la signification.


L’homme dont nous avons le visage devant nous plus constamment que la lumière elle-meme,puiseque meme les yeux fermés nous ne cessons pas un instant de chérir ses beaux yeux,son beau nez, d’arranger tous les moyens pour la revoir, cet homme unique, nous savons bien que c’est c’eut été un autre qu’il eut été pour nous, si nous l’avons rencontré,si nous nous étions proménés dans d’autres quartiers,si nous avions fréquenté un autre salon. Unique,croyons-nous ? il est innombrable !


Milles éléments de tendresse existent enmoi  à l’état fragmentaire et que Houssem a assemblés,unis,effaçant toute lacune entre eux ; c’est moi-même qui en lui donnant ses traits avons fourni toute la matière solide de la personne aimée.


De là vient que,meme si que je suis qu’une entre mille pour lui et peut etre la dernière de toutes,pour moi il est le seul et vers qui tend toute ma vie.
Certes meme j’avais bien senti que cet amour n’était pas nécéssaire,non seulement parce qu’il eut pu se former avec d’autres mais meme sans cela,en le connaissant lui-memen en le retrouvant trop différent à ce qu’il avait été pour d’autres,et aussi en le sentant plus vaste que Houssem,l’enveloppant ne la connaissant pas,comme une marrée autour d’un mince brisant. Mais,peu à peu,à force de vivre avec Houssem je ne pouvais plus m’en dégager ; l’habitude d’associer la personne de Houssem au sentiment qu’il n’avait pas inspiré me faisait pourtant croire qu’il était spécial à lui, comme l’habitude donne à la simple association d’idées entre deux phénoménes,à ce que prétend une certaine école physiologique ,la force la nécéssité illusoires d’une loi de causalité. Tu es ma cause Houssem.

 


Wejden Chetouen

L’intelligence