La parité est-elle possible en pratique ?
Par Aida Cherif :
La parité, un sujet et une problématique soulevés partout dans les pays développés comme les pays en voie de développement, la femme où qu'elle soit a toujours lutté et ses combats ne sont pas prêt de finir.
Comme on dit toujours, "on n'a rien sans rien donner" et la femme a toujours donné d'elle même pour la communauté où elle vit, le peu que la femme fasse a toujours été capital pour l'avancement d'une société, donc la parité n'est aucunement un cadeau ou une offrande mais un dû pour lequel des générations de femmes ont lutté.
En Tunisie, bien que la femme bénéficie d'un statut privilégié par rapport à ses voisines maghrébines ou ses sœurs arabes, la parité ne lui a pas été accordée, pourtant la femme tunisienne est pionnière en matière d'acquis et de droits faisant d'elle une citoyenne au même titre que son concitoyen, seulement, dans une atmosphère politique machiste par excellence et sous des régimes totalitaire ou dictatorial même l'homme n'avait pas ses chances et cela a fait que le statut de la femme tunisienne ne s'est pas amélioré et a même connu des périodes de stagnation malgré le combat permanent de celle ci.
Aujourd'hui, les éclairés de notre patrie, les démocrates dans l'âme et les progressistes convaincus, révolutionnent et imposent une parité 50/50 avec alternance homme/femme ou femme/homme, une avancée en soi et un défi qui vient s'ajouter au palmarés des défis relevés par ce grand peuple tunisien.
Je ne voudrais pas être arrogante ni capricieuse mais cette avancée ou cette parité n'est qu'une résultante de longues années de combat et d'une lutte sur terrain des femmes qui n'ont jamais cessé de servir ce pays avec leur corps, cœurs et âmes, ce n'est guère un cadeau ou une offrande mais une conséquence logique d'une évolution naturelle d'un statut qui a été délaissé dans les placards et que la femme le sortait à chaque fois que ses droits sont bafoués.
En théorie tout est possible; en pratique, nous savons toutes et tous que le code du statut personnel était déjà là alors que la tunisie n'était pas encore bâti, seulement voilà, les lois, les statuts, les codes, les décrets-lois etc ne sont là que pour organiser les choses et les affaires, c'est la mentalité qui doit suivre et si la mentalité est lente à suivre on se retrouve 50ans après à revendiquer des droits qui nous ont été acquis il y a 50 ans, par conséquent, cette parité, aujourd'hui, telle qu'elle est suggérée ne vaut rien si les partis politiques ne font pas cet effort nécessaire pour la mettre en application et si les décideurs et gouvernants n'en exigent pas l'application intégrale, tant pis pour les mentalités qui n'arrivent pas à s'acclimater dans une Tunisie qui se féminise de plus en plus, dans une tunisie où la femme est le pilier sur lequel repose le progrès du pays sur tous les plans: sociétal, économique et politique, tant pis pour ceux qui n'ont pas su suivre l'évolution de la femme et ne lui reconnaissent pas sa suprématie dans plusieurs domaines, tant pis pour ceux qui veulent faire de "la cause de la femme" leur cheval de bataille afin de réaliser leurs ambitions personnelles, tant pis pour ceux qui pensent que la femme doit arracher cette parité car ils sont ignorants et ne savent pas que la Tunisienne en particulier, non seulement elle a arraché son code du statut personnel de 1956, en étant aux côtés de son mari, son frère, son père ou ami à lutter contre le colon, mais, en plus, aujourd'hui, elle a été dans les premier rangs des manifsestations, soulèvements et, même dans certaines villes, elle a été dans les insurrections, il va sans dire que sur les bancs de l'école, la fille en général est meilleure élève et réussit brillamment, aux universités, la présence remarquable et remarquée de la femme ne laisse aucun doute que cette dernière cravache double pour s'imposer mieux et cela fait partie de la lutte permanente et qui ne finira jamais.
A la femme tunisienne, on doit juste dire merci d'avoir été là, d'avoir fait avancer ce pays malgré la dictature et le sous développement, merci d'avoir bâti cette Tunisie avec le Tunisien et merci de poursuivre le chemin pour laisser un bel héritage pour les filles, les petites filles et toutes les autres générations de femmes .
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