Femmes battues : le cercle vicieux
Par Aida Cherif :
Il faut admettre que la femme battue est responsable de se sortir elle même de son gouffre car la violence est un cercle vicieux qui se referme facilement sur la victime si elle ne prend pas les mesures nécessaires:
1. Alerter les proches : en parler et ne jamais se culpabiliser ou en ressentir de la honte. Il faut savoir que lorsqu'on est battue, ce 'est pas parce qu'on est coupable mais juste parce que l'autre est malade, agressif et violent.
2. Alerter les autorités compétentes (police, associations, etc.) en cas de récidive. En cas d'existence d'enfants, faire en sorte qu'on ne soit pas ramenée devant la justice pour abandon de domicile conjugal...
Il vaudrait donc mieux se faire conseiller par un avocat afin de préserver ses arrières, l'agresseur est malin et fera en sorte que la victime n'est pas une victime mais une mère irresponsable...
3. Quitter l'agresseur pour une durée provisoire afin de le pousser à réfléchir.
4. Si l’agresseur récidive encore, quitter le à jamais et refaire sa vie ailleurs et autrement.
5. Sachez qu'il n'y pas plus humiliant pour l'être humain en général, et pour la femme en particulier que le fait d'être violenté (physiquement ou verbalement). Cela terrorise et la peur tue toute ambition, de sorte que la femme devient incapable d'élever ses enfants ou même vivre normalement.
6. La femme battue est souvent seule face à son gouffre donc ses choix sont limités : soit elle s'affranchit et en parle soit elle garde le silence et elle subit en se laissant mourir à petit feu.
La femme peut être violentée sans être battue…
La violence verbale, l'intimidation et l'humiliation sont souvent pires que l'agression physique car cela atteint directement le psychisme de la femme et l'anéantit, la rend faible et meurtrie de sorte qu'elle ne puisse réagir ni se défendre.
D'ailleurs, les agressions physiques viennent souvent après ce passage de l'agression verbale qui affaiblit la femme en la réduisant au stade d'un enfant ne sachant quoi faire ni quoi dire.
Dans ces phases de faiblesse, la tentation du suicide est omniprésente. La femme perd toute faculté de prise de décision quant à sa situation d’où elle devient incapable de lucidité.
Peur, angoisse et rage se confondent dans son esprit à long terme, ce qui conduit soit à un drame (suicide, se laisser tabasser jusqu'à la mort ou s'en sortir avec des lésions et des handicaps à vie, etc.), soit à une fugue : la femme se cache de son bourreau et de son propre entourage, se referme sur elle même et évite d'en parler en faisant semblant de vivre mais sous une personnalité qui n'est pas la sienne.
En conclusion, il est très conseillé de consulter un psy dés les premières agressions verbales, c'est le seul refuge pour les femmes afin de ne pas sombrer dans ce cercle vicieux de la violence
Discussion d’origine : Femmes battues en Tunisie